Après 17 jours de grève, la SNCM annonce la fin du mouvement pour laisser place à un moratoire de quatre mois. En attendant, un retour à la normal du trafic se met en place depuis jeudi soir pour une totale reprise de l’activité. Par conséquent, nous pouvons désormais vous assurer des acheminements réguliers vers vos destinations corses.
Depuis près de 10 ans, la SNCM (Société Nationale Corse Méditerranée) entretient des relations plutôt difficiles avec ses actionnaires. Trois facteurs principaux expliquent ces situations récurrentes de conflits:
- Les difficultés économiques que traverse régulièrement la SNCM et rendent la société déficitaire
- Les intérêts divergents des actionnaires d’ordre privé et public
- La capacité des syndicats de la SNCM à bloquer l’île avec des mouvements de grève.
Pourquoi cette grève ?
Transdev, qui est actionnaire majoritaire à 66% des parts, et l’État, qui lui détient 25% du capital de la SNCM, privilégiaient une procédure de redressement judiciaire pour la société afin de lui éviter les lourdes condamnations européennes qui pèsent contre elle.
En effet, en plus d’être en déficit, La SNCM devrait 440 millions d’euros à Bruxelles pour des aides publiques que la société n’aurait apparemment pas du toucher.
Cependant, la solution de redressement judiciaire est apparue comme le démantèlement de la SNCM pour les syndicats, les menant à débuter un mouvement de grève le 24 juin dernier et provoquant la perte d’1 million d’euros par jour à l’île.
Sous toutes ces tensions, Transdev, dont la partie privée « Véolia », a annoncé qu’elle pourrait finir par abandonner en cédant sa participation pour un euro symbolique.
Son PDG, Antoine Frérot a expliqué sur BFM :
« Mais l'important, c'est qu'il n'y a qu'une seule solution pour sauver la liaison entre Marseille et la Corse (...) elle passe par la constitution d'une nouvelle société pour effacer les amendes de Bruxelles ».
C'est également la solution privilégiée par le premier ministre, Manuel Valls, qui l'a encore évoquée mardi :
« La vérité oblige à dire aux salariés que cette situation ne peut plus durer et qu'il faut un redressement judiciaire parce que cette entreprise est en train de couler. »
Où en sommes-nous ?
Après 4 jours de négociations, la fin du mouvement de grève a été votée ce jeudi 10 juillet, à l'issue d'une réunion regroupant les syndicats, des représentants de l'Etat et de l'actionnaire principal Transdev.
La décision d’un moratoire de quatre mois, écarte les possibilités de redressement judiciaire de la SNCM jusqu’à octobre prochain.