A la surprise générale, la Banque Nationale Suisse (BNS) a abandonné - le 15 janvier dernier - le taux plancher qui lui permettait de limiter l’augmentation de la valeur de sa monnaie. Adopté en septembre 2011 en réaction à la crise des dettes souveraines en Europe, cette mesure avait érigé le Franc Suisse au rang de valeur refuge. Il est désormais soumis, au même titre que les autres devises, aux changes flottants.
Cet abandon peut être expliqué par de nombreux facteurs économiques dont les problèmes monétaires après la chute du rouble russe ou encore le programme de rachats des dettes souveraines par la BCE (Banque Centrale Européenne). Dès l’annonce de la BNS, les marchés se sont affolés : le Franc Suisse a gagné près de 30 % le faisant ainsi passer à 1,0450 pour 1 euro (contre 1,2010, la veille). La Bourse helvète a chuté de près de 10 % et les cours des grandes entreprises suisses ont fortement baissé.
A moyen terme, ce sont toutes les sociétés exportatrices suisses (pharmacie, agroalimentaire, haute horlogerie) qui risquent de pâtir de cette situation. Elles devront continuer de supporter les coûts de production engagés sur le territoire alors que leurs ventes à l’étranger vont fortement diminuer. En Suisse, les exportations représentent 12 % du PIB.
La Banque Nationale Suisse a informé qu’elle mettait tout en œuvre pour stabiliser sa monnaie en continuant de prendre en compte la situation sur le marché des changes. Grâce au très bon bilan économique 2014 et à la politique menée par la BNS, les économistes prévoient une embellie d’ici 2 ans de l’économie suisse.