THE ROUTE : la fin de la navigation après plus de 2 700 kilomètres en kayak

Nous retrouvons Nathalie et Alain pour la suite de leurs aventures en Méditerranée.

Sur les 2 230 kilomètres de parcours italien, ils croisent des paysages aux eaux turquoises, d'interminables plages de sable fin. Ils glissent le long des demeures traditionnelles, contemporaines, près de châteaux, de cités modestes. Ils découvrent sur les marchés des mets et des fruits inconnus alors qu'ils se réapprovisionnent.Début août, ils quittent l'Italie pour rejoindre la Grèce en empruntant le ferry de Brindisi.A peine sortis du ferry, Nathalie et Alain doivent déplacer leur équipement vers un semblant de plage situé à deux kilomètres. N'ayant qu'un seul chariot, ils effectuent de nombreux aller-retours pour tracter leurs embarcations.La rupture avec l'Italie est nette et franche ! La côte est plus sauvage car une fois sortis de la baie, ils distinguent quelques habitations, pontons, deux chapelles puis rien. Seul un littoral rocailleux s'étire à perte de vue. L'eau turquoise et translucide est souvent perturbée par les brises.A partir du golfe de Patras, les conditions se révèlent plus chaotiques que prévu. Le vent les bloque plusieurs jours d'affilée. Ils installent leur camp dans la propriété privée d'un restaurateur bienveillant. Un soir, ils découvrent leur tente lacérée comme coupée au couteau mais en regardant bien, ce sont des griffes de chat... Un ami français rencontré quelques jours plus tôt vient à leur secours pour réparer la toile.Partis à l'aube du typique village de Galaxydi, ils s'apprêtent à rejoindre l'autre côté du golfe quand de violentes bourrasques les obligent à s'abriter dans une baie. Ils y découvrent 3 habitants à l'année, pécheurs et éleveurs de moutons. Ce coin de paradis représente la Grèce des années 60.Quelques jours plus tard, après une nuit à la belle étoile, une chaussure a disparu...Un renard s'est servi à seulement 50 cm de l'oreiller d'Alain. A la lueur de la frontale, une multitude d'yeux brillent à l'aube. Les recherches sont vaines et ils ne peuvent s'attarder car le vent force en début d'après-midi et les prochains jours ne sont pas navigables.A une demi-étape du canal de Corinthe, la capitainerie responsable du trafic leur annonce que les kayaks sont interdits dans le canal et qu'ils auraient dû demander une dérogation à l'avance. Ils expédient rapidement leur dossier par mail mais en cette veille de week-end, ils se préparent à une longue attente. Vingt-quatre heures plus tard, un coup de fil leur apprend que la voie est libre le lendemain matin dès 7h. Leurs contacts ont su se montrer persuasifs auprès des autorités en expliquant que leur arrivée à Athènes ferait l'objet d'un tournage.A cette heure-là, le canal est encore dans l'ombre et le courant est avec eux. Cet ouvrage creusé à mains d'hommes, est ouvert à la navigation depuis 1869. Ce 11 septembre après 45 minutes de traversée, ils atteignent le Golfe Saronique. Ils parcourent dans la foulée 48km et atteignent l'île de Salamine, aux portes d'Athènes.Le vent les stoppe à nouveau 3 jours et le 15 septembre, après 2 780km et 88 jours de navigation, l'aventure maritime de Nathalie et Alain s'achève avec une certaine nostalgie. Difficile d'abandonner Sumut et Mallit Qititta, leurs fidèles compagnons depuis 5 mois.Le 6 octobre, Nathalie et Alain ont rejoint l'Asie avec au programme : la traversée de la Turquie, la Géorgie, l'Arménie, l'Iran, la Route de la Soie et celle du Pamir... Nous les retrouverons bientôt pour leur périple à vélo.